Le 15 mars 2022, je reçois un appel de Fabienne Pluchart, nouvelle conservatrice du musée Hébert. Musée que je n’ai encore jamais visité, connu pour sa somptueuse demeure et ses jardins italiens, ainsi que pour les tableaux du peintre Ernest Hébert.
Le portraitiste Ernest Hébert, qui a vécu au 19ème siècle et qui fut deux fois directeur de la maison de Médicis, est l’auteur de l’abside du Panthéon et de nombreux portraits de personnalités de l’époque. Il est un acteur très important du paysage artistique d’alors.
Le musée Hébert fait partie du label « maisons des illustres ». C’est une grande villa ancienne avec, notamment, cinq pièces restaurées de façon authentique qui permettent de voir le mode de vie du peintre Hébert. La salle à manger, le salon et la chambre du maître, ainsi que le salon de la princesse Mathilde sont reconstitués devant nous. Nous pouvons également entrer dans l’atelier du peintre dans lequel nous retrouvons une maquette de l’abside du Panthéon. Il est très amusant et curieux de découvrir tous ces objets anciens, vaisselle et meubles divers et variés, ainsi que le papier peint d’origine, et de s’imaginer la vie au quotidien dans cette illustre demeure.
Mais pourquoi fait-on appel à mon travail ?
La salle des portraits à été rénovée (avec pour petite touche moderne la couleur violette sur les murs), elle va être dévoilée au public, et la grande galerie est vide, en attendant l’exposition du mois de mai. Fabienne Pluchart et Cécile Sapin me reçoivent au musée Hébert le 16 mars après-midi et me font visiter la maison. L’idée est de faire des portraits des pièces de vie du peintre Hébert et de les exposer dans la grande galerie, autour d’un événement marquant la ré-ouverture de la salle des portrait, mi-avril.
Je passe faire des photos le 23 mars, j’attaque le dessin de la salle des portraits dans la foulée, et sous 10 jours, les 5 dessins ci-dessous sont réalisés dans mon atelier, puis livrés.
L’événement s’appelle « Salle des Portraits | Portraits de Salles – Carte blanche à Sarah Gautier ». En plus de mes dessins de petits formats sur papier, nous évoquons dès ma première visite la possibilité d’un dessin in situ, en présence du public, sur cimaise (un pan de mur de 2,5 m x 2,5 m). Il est décidé que le salon de la princesse Mathilde, alors installé dans la grande galerie, sera l’objet de ma plus grande attention. Ainsi, avec ma technique habituelle, l’observation pure et un marqueur noir, je tire le portrait à cet ensemble de meubles d’une autre époque.
Je réalise également une reproduction « décalée » d’un des auto-portraits de Hébert, ainsi qu’un « cadre dessiné » autour d’un agrandissement du dessin de la salle des portraits, imprimé sur papier peint puis collé sur la deuxième cimaise.
Le musée Hébert propose aussi aux visiteurs de dessiner à la façon de Sarah Gautier, directement au stylo noir, en observant les lieux, sans corriger. Cela plaît et cela marche bien : les tablettes et stylos mis en permanence à disposition des visiteurs sont largement utilisés, et le mur dédié aux nouvelles œuvres est vite recouvert de portraits d’espaces décrivant autant l’intérieur de la maison que les jardins dans lesquels le public prend plaisir à se poser pour dessiner.
On y trouve de tout : des dessins d’enfants et d’adultes très naïfs ou bien assez aboutis ; on remarque que des artistes peintres ou dessinateurs se prennent aussi au jeu ; on trouve des portraits reprenant les peintures du musée, et même des portraits mélangés, portraits d’humains physiquement présents dans le musée qui posent pour l’artiste.
J’ai aussi l’occasion d’animer deux ateliers dessin pour enfants et familles (les 27 et 30 avril), toujours sur les lieux, ainsi qu’un atelier dessin pour tout public lors de l’événement de la nuit des musées, le 14 mai.
Ce travail effectué pour le musée Hébert est un très joli succès. Cette maison m’a beaucoup inspirée et je lui rends visite régulièrement.
Le public était au rendez-vous, lui-même inspiré par ces lieux, touché par la beauté et l’ancienneté de la maison du peintre, entretenue et ouverte au public gratuitement par le département de l’Isère. La carte blanche est une première, une initiative de Fabienne Pluchart, que je remercie pour son entière confiance tout au long de cet événement.
L’évolution du salon de Mathilde en photos :