La chambre
Délicieux bazar, cette chambre est un refuge pour moi à l’époque. Je commence à dessiner le premier des quatre coins de la pièce un mardi de février. La veille, je découvrais en buvant mon café chez un ami, que je pouvais reproduire des objets sur une feuille. Son canapé ressemblait bien à son canapé. Ma chienne couchée dessus se ressemblait aussi… Quelle euphorie de rencontrer ce pouvoir secret ! Une coordination réelle entre mes yeux, mon cerveau, ma raison (la perspective est une coquine)… et ma main.
« Les skis » est le premier dessin qui me fait remplir toute la page de mon cahier de brouillon, jusqu’aux bords. Le stylo bleu qui m’a servi pour le canapé de la veille fera l’affaire…
Je me fixe alors de produire un dessin par semaine pour boucler ce premier projet. L’angle suivant me prend un peu plus de temps, j’observe cette merveilleuse étagère pendant presque deux heures.
La nuit doit être représentée en noir. Je me perds dans les méandres de la couette et de cette couverture violette.
Un grand plaisir à finir ce tour de chambre. Je conclue en posant une sorte de plancher mou qui me satisfait grandement.