Le papier, oui, pour du dessin c’est le premier support. Pour moi en tout cas, et pour beaucoup de personnes puisque l’on en a toujours. Et les stylos aussi. Voilà comment commencer une activité artistique sans s’en rendre compte, sans prétention et donc sans pression. Voilà comment cela a commencé pour moi, le 10 février 2018, vers 20h. Dans cette page, je développe dans un ordre à peu près chronologique, l’histoire, assez récente, de ma pratique d’un point de vue technique et méthodologique.
J’ai donc commencé à dessiner en février 2018, pour m’occuper. J’étais alors dans une période de remise en question de mon activité professionnelle, à l’époque, la recherche scientifique.
Le dessin d’observation s’est imposé à moi, dans un moment de doute. J’ai commencé à décrire mon environnement : ma chienne Havana d’abord, puis la chienne sur le canapé, puis le reste de la pièce autour du canapé. Tout cela sur une feuille volante avec un stylo de bureau, bleu ou noir, un pilot V5.





J’ai essayé le crayon à papier mais la possibilité de gommer a introduit du doute ce qui ne m’a pas plu ; j’ai produit seulement 2 dessins au crayon :


L’envie d’un projet plus complet est survenue, dans l’optique de travailler régulièrement, et j’ai dessiné les 4 coins de la chambre de mon ami de l’époque. On retrouve dans chaque dessin un bout du dessin précédant mais la perspective change :




Très vite, dès mars 2018, je me lançais dans un dessin d’envergure sur un rouleau de papier crépon. Je décidais de faire le tour complet de la pièce sur un même support, à plat, en trichant donc avec les perspectives, en me déplaçant dans la pièce avec mon support au fur et à mesure des besoins. La fresque du Garage Tarantini a été réalisé en 6 mois environ, petit à petit, lors de mes visite dans cette colocation. Comme on le voit sur la première photo ci-dessous, je rapportai le rouleau chez moi pour finir le dessin, c’est-à-dire ajouter les textures sous forme de hachures et de points, une fois toute la « photo » prise.





Ce support étant trop fragile, je décidai de décalquer le dessin, un an plus tard, sur un papier solide en deux parties pour pouvoir l’exposer. En effet, le format original est 75 cm x 350 cm. Je sélectionnai donc un papier épais et solide, que je découpai en 2 partie de 75 cm x 175 cm. Un article est dédié à ce travail ici.
Voici le résultat en deux partie scannées :


En parallèle de cette fresque, je commence un travail de longue haleine, en produisant en juillet 2018 cinq dessins de l’atelier d’une artiste, in situ, que je décalque ensuite sur une grande feuille et que je remplis petit à petit avec d’autres détails du lieu. Je termine ce travail chez moi en novembre 2018.
Les dessins intermédiaires sont au format A4.





Le dessin final ci-dessous a pour format 75 cm x 100 cm :

L’oursonne Wilson que j’avais dessiné en rose « pour voir » est finalement recouverte de poils noirs.


Ce travail est le premier d’une série de travaux de « reconstruction de l’espace » comme je les nomme. Une méthode mise au point et réutilisée une fois par an. Il m’est arrivé aussi de ne pas passer par l’étape intermédiaire de production de dessins au format A4, et donc de ne pas décalquer ; c’est moins confortable pour visualiser les possibilités. Par exemple, au format 72 x 93 cm, ce dessin réalisé pour une cliente en janvier 2021 :

Avec cette technique, je réalise le dessin de la Passoire, un restaurant/bar à Grenoble, en 2020 et un dessin sur commande, un mélange de plusieurs lieux cette fois, trois bars et un espace de yoga, pour Océane, en 2022 :


Pour revenir à l’outil :
Dès septembre 2018, je propose mes services de portraits d’espaces. Je change alors de stylo et j’opte pour les marqueurs à encre micro-pointes qui résistent à l’eau et à la lumière, et qui proposent un grand nombre de taille de pointes. Ainsi je passe du 0.5 au 0.2, voire 0.3 et j’affine encore ma description des espaces de vie. Je m’amuse un temps à changer de pointe pour un même dessin, surtout pour deux, dans lesquelles je décris de l’herbe avec une grande perspective :


Parallèlement à tout cela, en 2020 nous sommes confinés. Je me lance alors dans un dessin qui me prendra un mois de travail : le mur de mon salon. Au marqueur plus épais cette fois, 1.5 mm, à l’acrylique, je recopie, à la louche, un dessin que je viens de faire de chez moi. J’y consacre un article ici.





Ce dessin me servira de vitrine, qui m’amènera notamment à réaliser une performance lors de la « Carte blanche à Sarah Gautier » au musée Hébert ; j’ai dessiné une pièce se trouvant sous mes yeux, le salon de la Princesse Mathilde, sur une cimaise (un pan de mur) en présence du public. L’article sur cet événement est à retrouver ici. Je réalise aussi des murs chez des privés.


Et puis je passe à la peinture acrylique en couleur. Après quelques années en noir et blanc, je finis par me lancer, lors d’une commande d’un ami qui aime le bleu, en avril 2024. Débute une drôle d’aventure dans laquelle je traite les couleurs séparément, par des monochromes agrémentés de brillant (argenté ou doré selon la couleur de fond) dans lesquels je décris les pièces que je regarde, in situ. Je commence avec une toile de 80 cm x 80 cm, un format intéressant : grand et carré. Je n’utilise alors plus de noir, mais un marqueur de couleur correspondant au fond, par exemple le bleu pétrole pour les fond bleus.
Ainsi j’avance depuis un an, couleur par couleur, je découvre comment « ça marche » et parfois comment « ça ne marche pas » ! Le plaisir de l’acrylique est nouveau : on peut corriger, repasser, donc prendre des risques. Puis je tente des bichromes avec les couleurs explorées séparément : bleu et orange, bleu et terre de sienne, pour l’instant. Je suis autodidacte et je ne cherche pas à comprendre intellectuellement, je m’amuse à faire, et par cela, je découvre.





Je travaille des formats plus petits aussi :








Puis les commandes en couleur commencent, ici un salon dans Le Marais, Paris :


Enfin, j’ai commencé un travail d’envergure avec une intuition en mai 2024, quand j’ai fait 7 dessins de la buanderie de la maison de ma mère. J’avais déjà fait 3 dessins de sa salle de bain, et ce nombre de 10 au total me restait dans un coin de la tête. En août 2024, je me suis lancée dans la réalisation d’une toile géante, 230 cm x 310 cm, sur laquelle je construis un espace nouveau : les 10 vues de chez ma mère au format A4 ont été agrandies et décalquées au marqueur acrylique et sont les « briques élémentaires » qui supporteront le dessin final, un mélange de ces vues avec des extérieurs, a priori une dizaines de lieux de l’avenue Rhin et Danube à Grenoble. Affaire à suivre mais déjà bien engagée !
La buanderie (formats A4) :







Dessin in situ :



La salle de bain (formats en 24 x 30 cm) :



Quelques photos documentaires du travail en cours sur cette toile depuis août dernier :













Comme je n’ai pas d’atelier géant à moi, j’ai dû déplacer la toile, ce qui la rend plus difficile à travailler. J’ai quand même fini par décalquer les 10 dessins, j’attends ma résidence d’été pour continuer le travail avec les dessins des vues extérieurs.